Présidentielle 2022 : l’enjeu
du troisième tour

Interrogé par l’attraction du vote Zemmour qui réunit 15% d’intentions de vote chez les catholiques pratiquants réguliers (VP : 26% ; EM : 21% ; MLP : 15% ; JLM : 7%), je livre quelques réflexions personnelles sur le positionnement politique du fondateur du parti Reconquête et sur le véritable enjeu du scrutin pour dégager un critère de vote. En préalable, je rappelle quelques principes politiques pour guider, de mon point de vue, un vote catholique.


IL Y A DEUX MANIERES DE VOTER : de manière subjective, en se faisant plaisir, ou de manière objective, pour le bien commun. Le vote ne décide pas du bien et du mal, et voter seulement pour exprimer une opinion, une humeur ou un désir peut avoir des effets contraires à son bien politique, indissociable du bien commun.

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du troisième tour »

« Un catholique ne peut idolâtrer
ni diaboliser un candidat
ou une politique »

Interrogé par Politique magazine, je donne mon point de vue sur quelques enjeux de l’élection présidentielle 2022 et sur le vote catholique. 


IL N’Y A PAS DE VOTE CATHOLIQUE EVIDENT ni obligatoire. L’examen des programmes, la personnalité des candidats, l’enseignement de l’Église, la volonté de dégager le bien commun, autant de facteurs à prendre en compte qui empêchent de donner un mot d’ordre évident — sinon la nécessité de réfléchir et de s’engager. Pour Philippe de Saint-Germain, « un catholique ne peut idolâtrer ni diaboliser un candidat ou une politique ».

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ni diaboliser un candidat
ou une politique » »

Rémi Brague : « Les lois de la République font-elles le poids face à la Loi divine ? »

Interrogé pour Aleteia, l’académicien Rémi Brague fait part de ses doutes sur la pertinence du projet de loi attendu contre « les séparatismes ». En voulant éviter l’amalgame entre islam et islamiste radical, le gouvernement pratique l’amalgame entre toutes les religions.

EMMANUEL MACRON définira le 2 octobre sa stratégie contre les « séparatismes » dans la République, avant la présentation d’un projet de loi à l’automne, annoncé comme une des priorités de la fin du quinquennat. En visant « les séparatismes », le gouvernement cible plus large que l’islamisme radical, pour éviter d’être accusé de viser la seule communauté musulmane, mais en prenant le risque de stigmatiser toute expression religieuse ou morale non conforme au « pacte républicain ». Dans cette perspective, les lois de la République doivent s’imposer comme des lois supérieures à celles de la conscience, ce qui n’a rien d’évident, souligne Rémi Brague.

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« N’ayez pas peur ! » Appel à une société subsidiaire 

La crise sanitaire a montré les limites d’un État omnipotent, gouvernant par la crainte, sous la tutelle des experts. Contraint de se « réinventer », l’État tourne en rond. Quand le Premier ministre appelle l’administration à « écouter les territoires », il demeure dans le logiciel contrôleur de l’État gestionnaire. La France ne retrouvera l’espérance que dans une société réellement subsidiaire, bâtie sur la confiance.

LA GESTION DE LA CRISE SANITAIRE a beaucoup parlé. Dans un chaos incertain, on a vu le fossé se creuser entre les tâtonnements d’une autorité publique centralisée et la mobilisation périlleuse des citoyens pour assumer les nécessités du quotidien et faire vivre le pays. En voulant se faire acteur de toutes les situations, l’État a montré les limites d’un pouvoir en première ligne qui reçoit de plein fouet les inquiétudes et les souffrances de chacun.

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Jean Sévillia : « Notre-Dame va devoir affronter de nouveaux dangers »

Notre-Dame a échappé au feu, mais elle devra affronter de nouveaux dangers : celui de la transgression et de la défiguration. Mais pour l’historien Jean Sévillia, qui explique cette volonté de détournement du patrimoine, l’âme de l’Église de France a les ressources pour traverser l’épreuve.

Quelle fut votre première impression à l’annonce de l’incendie de Notre-Dame ? 

Jean Sévillia. — Un effet de sidération, comme si la guerre était entrée à nos portes. Comme chrétien et comme Français, je me suis senti atteint au cœur. Puis après le choc mental, l’abattement, j’ai été touché par l’émotion nationale qui s’est exprimée dans tout le pays, y compris par la France laïque. Libération titre au lendemain de la tragédie : « Notre Drame ». Devant une catastrophe d’une telle ampleur, ce pays tellement laïcard, aux tendances christianophobes de plus en plus marquées, ne cache pas sa tristesse. Et l’on voyait bien que ce n’était pas seulement pour des raisons patrimoniales : il y avait autre chose. Dans l’inconscient collectif, même si personne ne l’avoue, la Sainte Vierge parle aux Français.

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La colonel n’est pas un histrion

Le chef du détachement artillerie de l’armée française en Irak, le colonel François-Régis Legrier, critique dans la très officielle “Revue de défense nationale” la manière américaine de faire la guerre au Levant : détruire les infrastructures en s’aliénant la population sans éliminer l’ennemi. Fureur du ministre Florence Parly qui fait retirer l’article.

LE COLONEL a-t-il écrit trop vite [1] ? Dans un essai précédent (“Si tu veux la paix , prépare la guerre”, Via Romana, 2018) François-Régis Legrier avait défendu la « légitime intervention du militaire dans le débat public », en s’appuyant sur les travaux du philosophe Henri Hude. « Pour ne pas se laisser enfermer dans le rôle d’âme damnée ou d’histrion. » Continuer la lecture de « La colonel n’est pas un histrion »

Le macronisme carbonisé, que peut faire Emmanuel Macron ?

Le niveau métapolitique qui touche aux représentations indispensables pour faire peuple, ethnos et demos, est le fond de la crise majeure qu’affronte le pouvoir d’Emmanuel Macron. Le Président a-t-il les moyens de répondre à ce défi ?

LA VICTOIRE des Gilets jaunes conclut en terrifiant gâchis les dix-huit premiers mois de la présidence Macron. Plus que la violence condamnable de la rue, le désarroi du pouvoir est le signal le plus inquiétant face au malaise profond de la France périphérique. Le gouvernement et sa majorité sentent que leur légitimité est mise en cause et qu’au-delà, c’est toute leur ligne ultralibérale, mondialiste et européiste qui est sur la sellette. La question qui se pose est tout simplement celle-ci : Emmanuel Macron peut-il y renoncer sans se parjurer ? S’il le fait, la majorité qui l’a élu sur ce programme peut-elle le suivre ? Comment peut-il maîtriser la crise et éventuellement rebondir ? Continuer la lecture de « Le macronisme carbonisé, que peut faire Emmanuel Macron ? »

Justice et vérité : ces généraux qui dérangent

L’hommage contrarié de la République aux grands chefs militaires de la Grande Guerre fait encore des remous. Comment l’expliquer ?

AINSI DONC, la vérité historique et l’hommage républicain ne sont pas compatibles, dixit le porte-parole du gouvernement. Selon Benjamin Griveaux, dans les propos du président de la République concernant le maréchal Pétain, « il n’était nullement question d’hommage républicain, mais de vérité historique ». Autrement dit, la République n’est pas soumise à la vérité pour honorer qui elle veut : la vérité ne peut s’assumer que si elle est politiquement conforme. Emmanuel Macron avait pourtant raison de dire que Philippe Pétain fut un « grand soldat ». Cela eût été à l’honneur de la République d’assumer officiellement cet hommage à l’Histoire et à la vérité, quoique la République eût à juger du chef de l’État Philippe Pétain. Continuer la lecture de « Justice et vérité : ces généraux qui dérangent »

Pourquoi personne ne croit à l’attaque chimique de Bachar-el-Assad ?

L’écrasante majorité des États membres de l’Organisation pour l´Interdiction des armes chimiques ne suit pas la thèse franco-américaine sur l’attaque chimique de Bachar-el-Assad.

L’ACCUSATION des Occidentaux à l’encontre du gouvernement syrien d’avoir opéré une attaque chimique à la Douma (quartier de Damas), le 7 avril dernier a été le motif de la campagne de bombardements de la Syrie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France du 14 avril, avant même que les inspecteurs de l’OIAC (Organisation pour l´Interdiction des armes chimiques) soient arrivés sur place. Continuer la lecture de « Pourquoi personne ne croit à l’attaque chimique de Bachar-el-Assad ? »

Feu d’« artifices » sur Damas

De source diplomatique et militaire, décryptage des événements du jour en Syrie.

LE FEU D’ARTIFICE de cette nuit du 14 avril a été organisé après un accord tacite russo-américain. Après trois jours de discussions, et surtout après les menaces de Poutine de couler les navires américains tirant des missiles sur la Syrie au cas où ils toucheraient à un seul cheveu d’un soldat syrien, russe ou iranien, les « Alliés » ont décidé d’une frappe de communication. Celle-ci a été validée par les Russes. Continuer la lecture de « Feu d’« artifices » sur Damas »