Ecologie : des papes antimodernes

A propos de Thomas Michelet op, Les Papes et l’Ecologie (Artège).

POUR DECOUVRIR la pensée de l’Église sur l’écologie, ce livre du dominicain Thomas Michelet fera référence. Depuis cinquante ans, les papes parlent d’écologie. En 1970, Paul VI craint déjà une « catastrophe écologique », et l’inventeur de « l’écologie humaine » est assurément saint Jean Paul II, même si le peuple de Dieu est écologique depuis… la Genèse. Le Fr. Thomas Michelet a choisi comme ouverture de son recueil la constitution Gaudium et Spes de Vatican II, qui n’est pas un texte pontifical au sens strict, mais bien un « point de départ » prophétique, selon le mot du cardinal Turkson, de la réflexion contemporaine de l’Église sur l’écologie. Continuer la lecture de « Ecologie : des papes antimodernes »

Climat : oser le débat entre chrétiens

A propos de Stanislas de Larminat, Climat : et si la vérité (nous) rendait libre ? (Terra Mare).

climat-uneINGENIEUR agronome, Stanislas de Larminat fait partie de ces rares écologistes qui savent de quoi ils parlent quand ils font… de l’écologie. Titulaire d’un troisième cycle de bioéthique, il a suivi la formation des responsables délivrée par le collège des Bernardins pour les laïcs catholiques au service des diocèses, il maîtrise donc aussi les contours du défi écologique porté par l’Église à la suite de Laudato si’. C’est d’ailleurs à quoi il consacre une grande partie de ses travaux, comme en témoignent ses précédents essais publiés aux éditions Salvator : Les Contrevérités de l’écologisme (2011) et L’écologie chrétienne n’est pas ce que vous croyez (2014). Continuer la lecture de « Climat : oser le débat entre chrétiens »

Ecologie humaine : le temps de la reconstruction

À propos de Tugdual Derville, Le Temps de l’homme (Plon, 2016).

EN 1951, Romano Guardini s’interrogeait sur la croissance irrésistible de la puissance technique de l’homme contemporain. Pour le philosophe, « la tâche centrale de notre époque sera d’ordonner sa puissance de telle sorte que l’homme soit capable de subsister en tant qu’homme. Il sera placé devant cette option : devenir aussi fort en son humanité que sa puissance est grande ou bien lui être livré et succomber » (La Puissance, essai sur le règne de l’homme, Seuil). Soixante-cinq ans plus tard, Tugdual Derville reprend l’interrogation dans les mêmes termes : l’autodestruction de l’homme par l’homme n’est pas réductible à un quelconque péril nucléaire, c’est l’homme dans son identité qui est directement menacé. Continuer la lecture de « Ecologie humaine : le temps de la reconstruction »

Laudato si’ : panthéisme ou écologie intégrale

Le message de l’Église aux écologistes : en face du paradigme technocratique et de la surconsommation, l’homme n’est pas un problème, mais une solution. À condition de l’accepter « intégralement ».

Le discours écologique chrétien s’inscrit dans la longue histoire du dialogue de l’Église avec l’homme dans sa relation avec la nature. Sans cet éclairage historique, on ne peut comprendre la dernière encyclique pontificale consacrée à l’écologie, au risque de s’égarer en surface. Continuer la lecture de « Laudato si’ : panthéisme ou écologie intégrale »

Laudato si’, une encyclique antimoderne

Le concert de louanges qui a accueilli la publication de Laudato si’ ne doit pas faire illusion. Il y a un profond malentendu entre le sens réel de l’encyclique et ce qu’ont bien voulu en retenir les commentateurs, y compris les plus fameux, de Manuel Valls à Nicolas Hulot.

L’ACCUEIL POSITIF qui a été fait de Laudato Si’ est un motif de réjouissance, et il n’est pas inconvenant de penser que le pape l’a recherché. C’est toute sa pédagogie. Les incompréhensions sur ce texte étaient inévitables, mais si elles demeurent, c’est aux catholiques de les lever, et de s’appuyer sur cet accueil favorable pour faire progresser le lecteur et le monde attentif à la parole de l’Église vers ce qu’elle veut dire réellement. Continuer la lecture de « Laudato si’, une encyclique antimoderne »

Écologisme ou loi naturelle : il faut choisir

L’écologie sans l’homme, c’est bien plus commode. En rompant avec l’ordre de la nature elle-même, l’écologisme politique est un panthéisme bien peu respectueux de la création. La voie proposée par l’Église est celle de l’« écologie intégrale », qui réconcilie la nature et la raison, la science et la morale, la liberté et la politique.

L’URGENCE ECOLOGIQUE s’apparente à une prise de conscience largement partagée. Revendiquée par la plupart des familles politiques, celle-ci fait l’unanimité (qui ose se prétendre « contre l’écologie » ?), mais elle provoque aussi les plus violentes controverses, comme celles qui entourent le débat sur le réchauffement climatique : qui est responsable, la pollution ou le soleil ? Continuer la lecture de « Écologisme ou loi naturelle : il faut choisir »