Voici comment Benoît XVI se prépare à la mort

Comment Benoît XVI voit-il l’au-delà, lui qui affirme se préparer à la mort ? « Je prierai Dieu d’être indulgent avec ma misère », déclarait en 2016 le pape émérite dans “Dernières conversations”, un livre d’entretiens avec le journaliste allemand Peter Seewald.

LE PAPE ÉMÉRITE BENOIT XVI est-il vraiment en fin de vie ? Cette question revient régulièrement dans l’actualité, alors qu’il est récemment apparu quelque peu affaibli sur des photos. Une chose est sûre : il se prépare à mourir, comme il l’a lui-même affirmé dans le livre Dernières conversations, paru en 2016 (Fayard). Cet ouvrage est un condensé d’entretiens réalisés entre 2012 et 2016 avec son ami Peter Seewald, journaliste allemand. Dans le premier chapitre du livre – « Jours tranquilles à Mater Ecclesiæ » –, Peter Seewald interroge le pape émérite sur sa vie monastique « dans l’enclos de Pierre », et notamment sur ses activités quotidiennes. Il aborde notamment la passion de Benoît XVI pour l’écriture et la prédication. Puis, il l’interroge : « Est-ce que même un pape émérite a peur de la mort ? »

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Fr. Olivier-Thomas Venard :
« Le salut apporté par Jésus
n’est d’aucun parti »

Le soir du 24 décembre, France 2 a tenté en quelques minutes une fresque « politique » de la vie de Jésus. « De quel parti était le Messie ? » Interrogé par la chaîne française, le frère Olivier-Thomas Venard, professeur de Nouveau Testament et vice-directeur de l’École biblique de Jérusalem, a recadré le sujet. « Jésus ne fait pas de politique mais il est le seul à faire de la politique. » Mon interview du dominicain, pour Aleteia.

Aleteia. —Jésus était-il un révolutionnaire ? Un agitateur ?

Fr. Olivier-Thomas Venard. — Si un révolutionnaire est quelqu’un qui use de violence, non, ce ne fut pas le cas de Jésus, à la différence d’autres Judéens ou Galiléens de son époque ou des « zélotes » qui luttèrent contre l’occupation romaine, dans la génération qui le suivit. Cependant, le fait est que Jésus fut mis à mort comme un agitateur, avec sur son poteau d’exécution ce panneau d’accusation si énigmatique : « INRI — Jésus de Nazareth roi des Juifs. » Pour les Romains en charge du maintien de l’ordre en Judée, en même temps que d’une moquerie anti-juive, il s’agit clairement un motif politique. Et de fait, à sa manière, Jésus renverse l’ordre établi et peut être décrit comme révolutionnaire. Continuer la lecture de « Fr. Olivier-Thomas Venard :
« Le salut apporté par Jésus
n’est d’aucun parti » »

« Notre Père » :
la prière dans la tentation

La nouvelle traduction du Notre Père, qui entre en vigueur ce premier dimanche de l’Avent, a donné lieu à beaucoup de commentaires sur la « soumission », mais fort peu sur la « tentation ». Qu’est-ce que la tentation ? Pourquoi Dieu l’a-t-il permise ? Méditation sur ce mystère de la condition humaine, avec Jorge Mario Bergoglio, le futur pape François.

LA TRADUCTION du nouveau Notre Père n’a pas raté son entrée. Entre les débats avertis et les polémiques incongrues, la prière enseignée par Jésus a pris un vrai coup de jeune. Il faudra tout de même s’habituer. À partir de ce premier dimanche de l’Avent (3 décembre 2017), nous ne dirons plus « Ne nous soumets pas à la tentation » mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Continuer la lecture de « « Notre Père » :
la prière dans la tentation »

Le pape François sur le Rosaire : « Être chrétien, c’est être marial »

Comment le pape François a ancré sa prière dans le rosaire, à l’école de saint Jean Paul II.

LE 7 OCTOBRE, l’Église fête Notre Dame du Rosaire. À l’origine, cette fête était célébrée sous le vocable de Notre Dame de la Victoire, en action de grâces pour le succès des armées chrétiennes contre les Turcs à la bataille de Lépante en 1571. La liturgie témoigne de la confiance des fidèles dans la protection de la Mère de Dieu. Depuis cette victoire décisive pour l’avenir du monde chrétien, les catholiques ont coutume de réciter le rosaire durant le mois d’octobre. Continuer la lecture de « Le pape François sur le Rosaire : « Être chrétien, c’est être marial » »

La subjectivité de la foi dans la Lettre aux Hébreux : fâcheuses traductions liturgiques

Une commission a été constituée au sein de la Congrégation pour le culte divin en vue de lever les blocages sur les traductions liturgiques (cf. La Croix, 19/01/17). Depuis Jean Paul II, Rome souhaite revenir à une traduction plus littérale des textes latins, mais les épiscopats locaux font de la résistance. Est-ce grave docteur ? Dans certains cas, oui. L’actualité liturgique nous montre par exemple comment la définition de la foi lue dans la Lettre aux Hébreux est interprétée de manière protestante en Allemagne. En France, ce n’est guère mieux. Une difficulté pointée par Benoît XVI dans Spe salvi que je me risque à reprendre, avec l’humilité du néophyte.

LES TRADUCTIONS des textes liturgiques (le missel) et de la Parole de Dieu donnent toujours lieu à des débats sans fin qui peuvent paraître artificiels ou secondaires. Ce n’est pas si sûr. Ce samedi 28 janvier, l’Église fêtait saint Thomas d’Aquin, le docteur angélique, et proposait comme lecture du jour le chapitre 11 de la Lettre aux Hébreux. Pertinente proposition, puisque saint Paul y parle de la foi, dans une formule lapidaire qui tient lieu de référence centrale pour parler de la première des vertus théologales. Par l’Apôtre, nous savons que la foi est « la substance des réalités que l’on espère ». Pourtant, ce n’est pas vraiment ainsi que la traduction liturgique en parle, au moins en français, mais pas seulement. Continuer la lecture de « La subjectivité de la foi dans la Lettre aux Hébreux : fâcheuses traductions liturgiques »

Saint Paul contre les identitaires ?

L’épître du jour (Philippiens 3, 3-8) m’inspire cette réflexion sur l’identité, sujet à la mode de chez nous.

ON CONNAIT le fameux « Il n’y aura plus ni Juif, ni Grec, ni esclave, ni homme libre… » (Gal, 3-28) sur lequel on commet beaucoup de contresens, considérant l’unité dans le Christ comme un mythe politique quand il s’agit d’une réalité spirituelle. Paul dit un peu la même chose aux Philippiens, sous une autre forme. « J’aurais des raisons de placer ma confiance dans la chair » écrit-il donc (Ph 3, 3). Ici, pour l’apôtre, la chair, ce n’est pas le désir charnel, c’est l’identité visible, reçue et vécue comme un privilège. Ce qui à la fois vous marque, vous oriente, vous rassure, vous détermine. Continuer la lecture de « Saint Paul contre les identitaires ? »

Miséricorde et politique

Au cœur de l’Année de la miséricorde, réflexion sur le thème difficile de la relation entre miséricorde et justice en politique. Au coeur de ces deux exigences indissociables : la vérité.

DANS UN MONDE où tout est politique, le message de l’Église sur la miséricorde est largement interprété selon les critères du libéralisme dominant. Mais que sait-on réellement de la miséricorde ? Que sait le monde de la miséricorde divine ? Que savent les chrétiens de la dimension sociale de la miséricorde ? Continuer la lecture de « Miséricorde et politique »

Jeu de piste pour commencer à croire

A propos de Pierre Durieux, « La méthode simple pour commencer à croire » (Artège).

« Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » (Mt 16, 15). La question de Jésus à ses disciples, qui ne l’a pas entendue pour soi ? Croyant ou incrédule, il est rare pourtant que personne ne sache quoi répondre. La question que s’est posée Pierre Durieux est autre : « Pourquoi crois-tu en Dieu ? » Continuer la lecture de « Jeu de piste pour commencer à croire »