LA GRANDE VERTU de l’élection d’Emmanuel Macron est d’avoir montré que la France ne croyait plus dans la gauche, mais qu’elle n’espérait plus non plus dans la droite. Elle s’est livrée par dépit à la synthèse des deux : le « syncrétisme conciliant » macronien (le concept est du cardinal Bergoglio), un bonapartisme libertaire qui n’enthousiasme personne. Si donc une alternative est possible, c’est au prix d’un changement radical de la droite et de la gauche. Continuer la lecture de « Le défi conservateur : pas si simple »
Le défi conservateur : pas si simple
Trahie par la gauche, déçue par la droite, la France s’est livrée sans résistance au libéralisme macronien. Réputés conservateurs, les Français sont profondément imprégnés par un relativisme de gauche qui est le principal obstacle au retour de la droite au pouvoir. Le retour conservateur ? Pas si simple.

Le bien commun, aujourd’hui ? Un concept fourre-tout qui sert volontiers de slogan aux ambitions politiques les plus honorables, mais aussi les plus fantaisistes. L’opinion le confond avec l’« intérêt général », compris comme la somme des intérêts particuliers. Dans la société moderne, régie par le « contrat » qui régule les tensions entre les rapports de force, le bien commun devient le plus petit dénominateur commun. Or le compromis auquel il donne lieu, fait remarquer Pascal Jacob, « va logiquement se traduire par la satisfaction du plus grand nombre ou tyrannie de la majorité ».