Ce que dit la cravate au député sans cravate

« À quoi peut donc servir une cravate ? » s’interroge Philippe Bénéton dans le “Dérèglement moral de l’Occident” (Cerf). Professeur de science politique, l’auteur scrute le sens de « ce morceau d’étoffe de forme bizarre » porté encore par certains enseignants à la Faculté. « Ce bout d’étoffe est plus qu’un bout d’étoffe, dit-il, il est chargé de sens. » Il y a un langage des formes, et ce langage s’applique partout. Remplacez “professeur” par “député”, ”université” par ”parlement”, “étudiants” par “citoyens” : cela fonctionne parfaitement. Le professeur cravaté dit par là qu’il se prend pour un professeur ; le parlementaire sans cravate dit par là qu’il ne se prend pas pour un parlementaire.

« BOUTONNER ou déboutonner son col, telle est la question. D’un point de vue strictement utilitaire, la question est futile. Dans la pratique, l’enseignement n’implique aucune tenue particulière, il consiste à parler. On peut tout aussi bien parler en sandales ou en chaussures, en kilt ou en pantalon, avec une lavallière ou le col ouvert. Qu’importe si l’utilité commande. Continuer la lecture de « Ce que dit la cravate au député sans cravate »