Très attendue, la double intervention du pape François devant les assemblées européennes, le 25 novembre, n’a pas déçu. Deux textes denses, complets, qui ont en apparence soulevé l’enthousiasme, mais moins par les paroles que par la chanson. Le Saint-Père est populaire, et il est encore trop mal venu de critiquer un tel homme. Les médias ont évoqué les formules qui plaisent, sur l’écologie humaine, sur le drame de l’immigration, sur la beauté de l’idéal européen et sa mission de paix. Et pourtant.
TOUT D’ABORD rien de nouveau sur le fond. François s’est glissé dans les pas de ses prédécesseurs, avec ses mots à lui. Son style jésuite « caresse les conflits », mais la pensée est forte pour qui sait lire entre les lignes : sur les droits de l’homme libertaire, sur la démocratie relativiste, sur le matérialisme économique, sur les racines chrétiennes oubliées, sur la « multipolarité » européenne (il dit « famille de peuples », Jean Paul II aurait dit « famille de nations »), sur la transversalité pour sortir du nombrilisme institutionnel et bureaucratique (Benoît XVI parlait lui de l’eurocentrisme)… Continuer la lecture de « La leçon politique européenne du pape François »