Euthanasie : ce qui va se passer

Le texte adopté en commission mixte paritaire sur la proposition Claeys-Leonetti le 21 janvier instaure un « droit de dormir avant de mourir ». Qu’en termes policés ces choses-là sont dites : ne dites plus « euthanasiez » ou « aidez au suicide », mais « endormez définitivement » ; ne dites plus « j’ai le droit de donner la mort », mais « j’ai l’obligation de soulager la souffrance », selon les mots mêmes de Jean Leonetti (Figaro, 21/01). Tugdual Derville dénonce le « flou dangereux de ce consensus au forceps » et il a raison.

Si les médecins seront relativement libres d’apprécier les situations, y compris pour déroger aux directives anticipées « manifestement inappropriées », la fuite en avant euthanasique franchit un pas supplémentaire. L’hydratation et la nutrition deviennent formellement des « traitements » (interruptibles) et non des « soins » (dus à tout patient jusqu’à la mort).

Les pousse-au-crime de l’ADMD ne sont pas contents : on ne va pas assez loin, le droit au sommeil définitif n’est pas assez clair, ni surtout assez expéditif. Pensez, « il ne reste comme seule issue que la déshydratation et la dénutrition » déplore Jean-Luc Romero. Il est vrai qu’endormir les mourants en cessant de les alimenter, c’est dégueulasse, tandis qu’une piqûre réglerait le problème sans douleur. A prévoir donc, une recrudescence des campagnes de sensibilisation sur l’horreur de l’agonie des malades incurables dont on aura interrompu les « traitements » de l’alimentation et de l’hydradation.

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