Pourquoi une nouvelle rédaction des actes de baptême ?

Une note de la Conférence des évêques de France recommande une nouvelle rédaction des actes de baptême. Le but est de mieux répondre aux « situations nouvelles » des familles qui demandent le sacrement pour leur enfant. Traditionnellement, la priorité de l’Église est l’accueil de l’enfant. En aucun cas, il ne s’agit de modifier les conditions requises pour obtenir le baptême… ou le mariage. Mes explications pour Aleteia.

UNE ANNÉE après sa parution, une note de la Conférence des évêques sur la rédaction des actes de baptême revient sur le devant de la scène, à la suite d’incompréhensions venues d’interprétations abusives. La note, signée par Mgr Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres, suggère que les nouveaux formulaires pour l’enregistrement des actes de baptême ne comprennent plus les mentions de « père », de « mère » ni de « fils » et « fille » pour tenir compte de « la situation de plus en plus complexe des familles ». Que faut-il retenir et comprendre de cette volonté de changement ? La doctrine de l’Église sur le baptême et le mariage aurait-elle changé ? Pour saisir le sens de cette recommandation, il faut revenir au sens du baptême et aux conditions requises pour qu’un enfant soit baptisé. 

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Macron aux Bernardins et les vertiges du dialogue

Pour rendre service à la politique, l’Église doit se poser comme un interlocuteur lucide sur les manipulations de l’éthique de la discussion.

DEUX EVENEMENTS vont se télescoper aujourd’hui dans le monde catholique, en cette solennité de l’Annonciation — qui est aussi la fête de l’Incarnation : la publication de l’exhortation apostolique Gaudete et exsultate et en France, la rencontre entre le président Macron et le « monde catholique » au collège des Bernardins. Continuer la lecture de « Macron aux Bernardins et les vertiges du dialogue »

L’empreinte que le cardinal Vingt-Trois laissera à Paris

Le cardinal André Vingt-Trois a remis au pape François sa lettre de renonciation le 7 novembre dernier. Une messe d’action de grâce pour les douze ans de son épiscopat au service de l’Église à Paris sera célébrée le 16 décembre à la cathédrale Notre-Dame. Son successeur sera Mgr Michel Aupetit, qui fut son vicaire général avant d’être évêque de Nanterre.

ORDONNE PRETRE en 1969, André Vingt-Trois est un Parisien pur souche. Né en 1942, il entre à vingt ans au séminaire St-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Sa première nomination le conduit à la paroisse Ste-Jeanne-de-Chantal où il trouve comme curé le père Jean-Marie Lustiger : une rencontre décisive qui marquera son parcours de prêtre, de professeur et d’évêque. Les deux hommes ne se quitteront pratiquement plus. Continuer la lecture de « L’empreinte que le cardinal Vingt-Trois laissera à Paris »

Mère Myriam de Cognac, au centre de l’Étoile

En mémoire de Mère Myriam de la Trinité, prieure du carmel de Cognac.

UNE GRANDE FIGURE de l’Église de France s’en est allée. Derrière ses grilles, Mère Myriam de la Trinité, prieure du Carmel de Cognac, veillait sur des milliers de destins. , âmes d’élites ou cabossés de la vie, tous membres d’un invraisemblable réseau de libertés singulières voulues pour laisser leurs traces au service de l’Église, de la France ou plus simplement du quotidien, dans la pauvreté de leur condition. Mère Myriam était au centre de l’Étoile. Elle ne demandait rien mais savait tout, partageait la vie de tous jusque dans ses détails les plus humbles, avec une céleste humanité. Du fond de son cloître, grâce à ses multiples fils et filles spirituels, elle n’ignorait rien de la vie de l’Église et du monde. Continuer la lecture de « Mère Myriam de Cognac, au centre de l’Étoile »

Décadence et conversion : le moment catholique

À propos de Jean-Luc Marion et de sa Brève apologie pour un moment catholique (Grasset). Comment la sortie de la décadence française est entre les mains des catholiques.

CE N’EST PAS DE CRISE qu’il faut qualifier le marasme où s’enlise la société française mais de décadence, dit Jean-Luc Marion. Car tel est le nom d’une crise qui, par manque de résolution, de volonté donc, ne trouve pas de solution. Or en analysant les termes de cette décadence, il apparaît que la clé de la décision de « sortie de crise » est entre les mains des catholiques. Et quels sont donc ces termes ? Continuer la lecture de « Décadence et conversion : le moment catholique »

Un évêque ne démissionne pas,
il « renonce »

Le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a fêté ce mardi 7 novembre son 75e anniversaire. Selon le droit canonique, il a remis au pape sa « démission ». La formule exacte est « renonciation ».

UN EVEQUE (ou un archevêque) ne démissionne pas de sa fonction, il « renonce » à son « office ». Selon le canon 401, « l’évêque diocésain qui a atteint soixante-quinze ans accomplis est prié de présenter la renonciation à son office au pontife suprême qui y pourvoira après examen de toutes les circonstances ».

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il « renonce » »

Congrès « Mission » : de 1992 à 2017, le même désir d’innovation et de fidélité

À l’occasion de l’édition 2017 du congrès Mission, Claire Kesraoui m’a interrogé pour France catholique sur le lointain congrès Mission de 1992 et les points communs entre les deux initiatives. Innovation et fidélité dans l’unité : les temps changent, l’Église ne vieillit jamais.

DEPUIS 2015, le congrès Mission organisé par les équipes de Raphaël Cornu-Thénard (Anuncio), Samuel Pruvot (Aïn Karem), Florence de Leyritz (Cours Alpha) et Arnaud Bouthéon, en partenariat avec la Communauté de l’Emmanuel, réunit chaque année les chrétiens qui se sentent appelés au réveil missionnaire de l’Église de France. Le temps d’un week-end à l’automne, les participants réfléchissent ensemble aux moyens concrets de proposer la foi dans les familles, au travail, sur l’Internet, dans l’espace public.

France catholique. — Avant le premier congrès Mission en 1992, il y eut le congrès des « Apôtres pour l’an 2000 » à Versailles en 1988 : comment sont nées ces initiatives ?

L’intuition d’origine était de montrer aux jeunes catholiques que la « nouvelle évangélisation » à laquelle les appelait Jean Paul II n’était pas la mer à boire, mais consistait d’abord à vivre en chrétien à travers son devoir d’état, sans complexe, quel que soit son état de vie. La méthode était celle du témoignage : réunir tous les visages de l’Église de France, à travers la réalité de ses fidèles et de leur vie, pas nécessairement connue, et leur extrême diversité. Montrer que derrière cette diversité – jeunes et moins jeunes, laïcs et religieux, artisans et intellectuels, bien portants et malades, contemplatifs et apostoliques, charismatiques et traditionnalistes, c’était la même radicalité évangélique qui était vécue.  Continuer la lecture de « Congrès « Mission » : de 1992 à 2017, le même désir d’innovation et de fidélité »

Retrouver le sens du politique

À propos du document épiscopal « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique ». Les évêques appellent à repenser le contrat social. Cette logique du contrat suffit-elle à résoudre une crise de société ? Il ne peut y avoir de juste compromis sans référence à des principes non-négociables.

cef-politiqueC’EST UN RITUEL. Avant chaque grande échéance électorale, les évêques de France invitent les catholiques à réfléchir à leur responsabilité politique. Par leur propre réflexion, ils appellent aussi les Français à prendre du recul sur l’actualité pour se poser les questions qu’ils pourraient ne pas se poser… Continuer la lecture de « Retrouver le sens du politique »

Délit d’entrave à l’IVG : une atteinte grave à la démocratie

Peu porté à prendre la parole sur les questions politiques sensibles, Mgr Georges Pontier, président de la Conférence des évêques de France, a pourtant écrit à François Hollande pour lui faire part de sa vive préoccupation au sujet de la proposition de loi « relative à l’extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse ». Dans cette lettre rendue publique le 28 novembre, l’archevêque de Marseille accuse une « mise en cause des fondements de nos libertés ».

JAMAIS en France, le droit à la vie n’a paru aussi lié à la liberté de conscience et d’expression qu’avec le projet socialiste liberticide du délit d’entrave numérique à l’IVG. Le droit à la vie est le premier des droits, disait St Jean-Paul II, mais la liberté de conscience, précisait-il, est la base de tous les droits. Le gouvernement socialiste s’attaque aux deux. Les évêques de France ont raison d’y voir une remise en cause gravissime de deux principes fondamentaux de la société libre. Continuer la lecture de « Délit d’entrave à l’IVG : une atteinte grave à la démocratie »