L’époque est à la confusion entre le religieux et le politique, et pas seulement en terre d’islam. Dans l’Occident laïque, le paradoxe n’est qu’apparent : dans une société sans Dieu, le pouvoir est souverainement sans limite, et la politique absorbe le religieux. La réalité religieuse n’a de sens que si elle a une portée politique. Sinon, elle est vide, ailleurs, ou « privée ». Continuer la lecture de « Les réfugiés de Lesbos et la métapolitique pontificale »
Les réfugiés de Lesbos et la métapolitique pontificale
Réponse aux catholiques qui ne comprennent pas le geste de Lesbos.


Comment devient-on Catherine de Sienne (1347-1380) ? Question passionnante pour découvrir comment une jeune fille simple, d’origine modeste, devint la confidente des puissants de son siècle, hors des sentiers rebattus des intrigues de cour et de la course au pouvoir. Oui décidément, l’Église n’a pas besoin de mettre ses femmes à l’ambon ou à l’autel pour reconnaître le pouvoir incomparable qui est le leur. Elles sont bien plus puissantes quand elles sont elles-mêmes, libres, habitées par leur désir d’aimer, c’est-à-dire de vouloir le bien de leurs frères, de leurs enfants, de la chair ou de l’esprit. Le bien de sa famille, pour Catherine, c’était la réforme de l’Église, pas moins, mais aussi de l’ordre dominicain, le retour du pape à Rome, et la paix entre les princes. Elle se donna totalement à sa mission, prête littéralement à mourir de faim pour sauver une âme ou réconcilier deux ennemis.