La différence Fillon : garder la tête froide

Six premières leçons du premier tour de la primaire de la droite et du centre. Le pire a peut-être été évité, mais rien n’est jamais acquis.

1/ Le vainqueur autoproclamé se prend une gifle.

L’échec de Nicolas Sarkozy est une demi-surprise. L’écart de François Fillon devant ses concurrents, un véritable étonnement, son passage au deuxième tour n’était pas gagné. La vraie leçon, c’est le score médiocre d’Alain Juppé, que tout l’establishment présentait comme le vainqueur évident, le président virtuel. L’identité heureuse, la tyrannie du consensus et du politiquement correct ont du plomb dans l’aile. Continuer la lecture de « La différence Fillon : garder la tête froide »

Pourquoi doit-on manifester le 16 octobre ?

La Manif pour tous s’apprête à descendre à nouveau dans la rue pour défendre la famille. L’abrogation de la loi Taubira s’inscrit désormais dans un objectif plus large et plus ambitieux : protéger la vie, le mariage et les libertés fondamentales.

AU LENDEMAIN du vote de la loi du 17 mai 2013 « ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe », dite loi Taubira, le débat s’est porté sur les perspectives d’abrogation du texte. L’affaire est devenue pour beaucoup une question de principe, plus morale que politique. Pour les anti-abrogationnistes, qu’on laissera discuter entre eux, le problème est relativement clair : le « mariage gay » est légitime, le désaccord porte sur le lien ou non avec la filiation. Du côté des abrogationnistes, le débat est stratégique. Qu’on le veuille ou non, la question est bien politique. Une chose est d’être contre cette falsification du mariage, autre chose est d’obtenir son abrogation. Continuer la lecture de « Pourquoi doit-on manifester le 16 octobre ? »

Le reniement de Nicolas Sarkozy

Abroger la loi Taubira, c’est dire non à l’injustice et à la division : injustice à l’égard des enfants privés d’un père ou d’une mère, et division des Français poussés à revendiquer les droits des uns contre les droits des autres. Quel homme politique intelligent peut-il renoncer à cette priorité ?

RIEN N’OBLIGEAIT Nicolas Sarkozy à se renier en déclarant ne pas vouloir revenir sur la loi Taubira. La majorité des Français (68 %) est pour sa révision (Opinion Way-LMPT, juin 2016). Son revirement est un aveuglement. C’est aussi un revirement par faiblesse, comme l’a dit Roland Hureaux (Figaro Vox, 15/07). Le message est : « Je me dégonfle. » Pas rassurant pour l’avenir. Continuer la lecture de « Le reniement de Nicolas Sarkozy »

Refonder la politique sur la culture

A propos de Charles Beigbeder et Benoît Dumoulin, Charnellement de France (P.-G. de Roux).

COMME IL EST RAFRAICHISSANT de lire un homme politique qui parle de la France comme une réalité charnelle, une personne, une histoire, un patrimoine, et non comme une « idée ». Il est vrai que Charles Beigbeder est d’abord un chef d’entreprise, un créateur. Pour lui, la France ce n’est pas un concept et ce n’est pas l’État, même si l’État dans son acception française a joué un rôle inédit dans la constitution de l’identité nationale. Continuer la lecture de « Refonder la politique sur la culture »

Un prêtre immolé, c’est la France qu’on assassine

Le père Jacques Hamel a été tué dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray en haine de la foi, mais aussi en haine de l’homme et de la France.

L’IMMENSE EMOTION qui s’est emparée de la France après la tragédie de St-Etienne-du-Rouvray montre que la France demeure un pays chrétien. Un prêtre égorgé pendant la messe, à genoux devant son autel, dans une petite église de province ordinaire, ce n’est pas un fait divers atroce, c’est la France qui est frappée dans son ADN. Continuer la lecture de « Un prêtre immolé, c’est la France qu’on assassine »

Douaumont,
la « cathédrale des morts »

Un footing de masse au son du tam-tam sur les tombes des morts, ce fut le show débile imaginé par les communicants du gouvernement pour célébrer le centenaire de la bataille de Verdun. Une insulte à la mémoire des soldats, mais aussi à l’oeuvre de tous les Français qui se sont battus pour honorer leur sacrifice. Parmi eux, l’évêque de Verdun.

Faut-il le rappeler ? C’est un évêque catholique qui a bâti Douaumont. Après la guerre, celui qui fût appelé « l’évêque du front », Mgr Charles Ginisty, voulut que les corps des morts qui pourrissaient encore sur le champ de bataille fussent honorés dignement. Il décida d’édifier un ossuaire pour donner une sépulture décente à ces soldats et permettre à leur famille de se recueillir. Continuer la lecture de « Douaumont,
la « cathédrale des morts » »

Le doute Sarkozy

A propos de Samuel Pruvot, Le Mystère Sarkozy, Le Rocher, avril 2016.

Sarkozy-PruvotPrivilège assurément, le pape François a accepté de recevoir Nicolas Sarkozy, le chef de l’opposition en France, ce qui protocolairement n’allait pas de soi. Comment l’expliquer ? Le livre de Samuel Pruvot donne quelques clés. Continuer la lecture de « Le doute Sarkozy »

Euthanasie : ce qui va se passer

Le texte adopté en commission mixte paritaire sur la proposition Claeys-Leonetti le 21 janvier instaure un « droit de dormir avant de mourir ». Qu’en termes policés ces choses-là sont dites : ne dites plus « euthanasiez » ou « aidez au suicide », mais « endormez définitivement » ; ne dites plus « j’ai le droit de donner la mort », mais « j’ai l’obligation de soulager la souffrance », selon les mots mêmes de Jean Leonetti (Figaro, 21/01). Tugdual Derville dénonce le « flou dangereux de ce consensus au forceps » et il a raison. Continuer la lecture de « Euthanasie : ce qui va se passer »

Les chantiers de jeunesse de François Hollande

L’embrigadement de la jeunesse à la mode socialiste.

FH-TVL’annonce faite par François Hollande lors de ses vœux « à la jeunesse et aux forces de l’engagement (sic) » à la Maison de la Propagande (pardon, de la Radio) le 11 janvier fait frémir. En deux mots, il s’agit de la programmation du suivi socialo-républicain des jeunes Français. Pour être diplômé, il faudra passer par les chantiers de la République. Laval l’avait rêvé, Hollande l’a fait. Continuer la lecture de « Les chantiers de jeunesse de François Hollande »

Moi ou le chaos, l’esprit de parti

La logique mortifère de l’esprit de parti.

La droite la plus bête du monde a encore frappé. L’élection partielle de la 4e circonscription du Doubs a vu la victoire au deuxième tour du candidat socialiste contre le candidat du Front national. L’homme de l’UMP, un protégé d’Alain Juppé, a été éliminé piteusement après avoir déclaré qu’il voterait socialiste au second tour. Les électeurs ont préféré l’original à la copie. Continuer la lecture de « Moi ou le chaos, l’esprit de parti »