Paris, Espace Bernanos : Parcours 2017-2018 « La responsabilité politique de la foi »

Ce parcours proposé par l’Espace Bernanos a pour but d’aider à découvrir et à approfondir les clés du discernement politique et le sens de l’engagement chrétien dans la Cité. Ouvert à tous, il s’articule autour de huit soirées dans l’année, de 19h à 21h. Chaque conférence est suivi d’un débat avec l’orateur.

CHAQUE CHRETIEN exerce d’une manière souvent très personnelle sa responsabilité dans la vie de la cité. Il doit faire des choix, prendre des décisions. Le discernement est pour lui difficile, a fortiori dans un contexte où l’indifférence le dispute à l’hostilité. Appelé à la cohérence, il se heurte à la liberté humaine et à la contingence des faits. Dès lors, que faire ? Et comment le faire ? Car si la différence chrétienne est tenue pour minoritaire, sa voix devient de plus en plus une condition de la liberté. « Nul ne peut rester à ne rien faire », disait Jean Paul II, et le pape François : « Chargeons-nous de la réalité qui nous incombe, commençons par en bas, faisons-le meilleur bien possible. » Continuer la lecture de « Paris, Espace Bernanos : Parcours 2017-2018 « La responsabilité politique de la foi » »

Le défi conservateur : pas si simple

Trahie par la gauche, déçue par la droite, la France s’est livrée sans résistance au libéralisme macronien. Réputés conservateurs, les Français sont profondément imprégnés par un relativisme de gauche qui est le principal obstacle au retour de la droite au pouvoir. Le retour conservateur ? Pas si simple.

LA GRANDE VERTU de l’élection d’Emmanuel Macron est d’avoir montré que la France ne croyait plus dans la gauche, mais qu’elle n’espérait plus non plus dans la droite. Elle s’est livrée par dépit à la synthèse des deux : le « syncrétisme conciliant » macronien (le concept est du cardinal Bergoglio), un bonapartisme libertaire qui n’enthousiasme personne. Si donc une alternative est possible, c’est au prix d’un changement radical de la droite et de la gauche. Continuer la lecture de « Le défi conservateur : pas si simple »

Le pape et les migrants : de quoi se mêle l’Église ?

Le récent Message du pape pour la Journée du migrant et du réfugié 2018, publié le 21 août, a provoqué un débat violent dans le monde catholique sur lequel il faut s’interroger. Tout débat dans l’Église est légitime, a fortiori sur les questions qui touchent l’organisation politique du monde, mais si le débat devient politique au sens où il déchaîne les passions, il est raisonnable de se demander s’il demeure bien catholique.

QUAND LE PAPE aborde une question sociale sensible comme les phénomènes migratoires, il touche à l’articulation des pouvoirs entre les autorités spirituelles et temporelles. Cette articulation est un lieu de tension, vieux comme le monde. On pourrait raconter l’histoire de l’humanité uniquement sous cet angle : de tous temps, la sacralisation du pouvoir est une tentation (la loi qui décide de la morale), tout comme la politisation du religieux (la foi qui décide de la loi). Au sein même de l’Église, cette tension se retrouve à chacune de ses interventions publiques sur les questions de société. Chaque baptisé responsable se sent d’autant plus concerné que « l’animation chrétienne de l’ordre temporel » relève de sa responsabilité propre (cf. Christifideles laici, 36). Continuer la lecture de « Le pape et les migrants : de quoi se mêle l’Église ? »

Le pape et l’immigration : à chacun ses responsabilités

Pourquoi les propos du pape sur le phénomène migratoire sont toujours compris de travers. La responsabilité de l’Église ne se substitue pas à celle des États.

LE GAGNANT de la petite phrase provocation de l’été est à nouveau le pape François. Mais la provocation est moins dans ses propos, constants dans leur appel à l’accueil généreux des migrants, que dans l’indignation qu’elle suscite sur la foi d’une erreur tout aussi constante sur la nature de son autorité. Continuer la lecture de « Le pape et l’immigration : à chacun ses responsabilités »

Législatives : ne pas se tromper d’adversaires

Le bon vote est le vote pour le bien commun. Considérer que le bien commun est supérieur à ses « convictions » ou à ses « valeurs » est un exercice parfois difficile. C’est admettre que la politique n’est pas le lieu de l’affrontement entre le bien et le mal, mais le théâtre du meilleur possible, dans une réalité complexe. Bien voter, c’est bannir l’esprit de parti et les ambitions mal placées qui divisent au lieu de construire.

EN PERIODE TROUBLEE, le Français a une solution : moi ou le chaos. Cela donne 7.882 candidats aux législatives pour 577 places, soit 14 candidats par circonscription. Des hommes et des femmes courageux, au dévouement incontestable, certes, mais dont le nombre soulève un malaise. Continuer la lecture de « Législatives : ne pas se tromper d’adversaires »

Le vote blanc des catholiques

L’explosion du vote blanc lors du second tour de la présidentielle est la principale leçon de ce scrutin : il a été multiplié par plus de quatre entre les deux tours et a pulvérisé le précédent record de 1969 (6,4 %) pour atteindre 11,5 %. Parmi ces bulletins, le choix de nombreux catholiques qui, contrairement aux chiffres annoncés, ont donc moins voté pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen que l’ensemble des Français.

LE SONDAGE IFOP/Pèlerin sur le vote des catholiques pratiquants réguliers au second tour donne 71% à Macron et 28% à Le Pen. Dans la mesure où le vote blanc qui n’a jamais été aussi élevé lors de ce scrutin sous la Ve République (11,50%), n’est pas indiqué, cette indication ne paraît ni juste, ni honnête, surtout si l’on considère que l’électorat catholique était particulièrement fondé à ne pas se retrouver dans l’offre politique de ce deuxième tour. Continuer la lecture de « Le vote blanc des catholiques »

Gagner le cœur de la France qui souffre, qui travaille et qui espère

Comment reconstruire ? La France périphérique, cette France abrutie par des années d’assistanat et de télévision débile, attend qu’on lui parle de ce qui est grand en elle.

LA LEçON PRINCIPALE de la présidentielle est celle-ci : 75% de la France pense et vit à gauche, même si cette gauche liquide est fracturée (libérale ou nationaliste) et pas nécessairement convaincue. Son seul point commun est dans l’individualisme de son mode de pensée, régulé par la technique et le marché d’un côté, par la force de l’autre. Continuer la lecture de « Gagner le cœur de la France qui souffre, qui travaille et qui espère »

Présidentielle : comment voter pour sortir du piège ?

Le second tour de l’élection présidentielle se présente sous la forme d’une confrontation entre deux manipulations politiques jumelles, aussi peu acceptables l’une que l’autre. Comment échapper au piège ? L’enjeu décisif de cette élection se jouera lors des législatives du mois de juin.

IL FAUT QUE TOUT CHANGE pour que rien ne change. La disparition des candidats des grands partis de gouvernement à l’issue du premier tour de la présidentielle donne l’apparence d’une modification en profondeur du paysage politique. Les partis dominants, demain, changeront peut-être, mais la réalité politique française demeure dans ses profondeurs. Continuer la lecture de « Présidentielle : comment voter pour sortir du piège ? »

Béatitudes de l’homme politique

Ces « Béatitudes de l’homme politique » sont l’oeuvre du cardinal François-Xavier Van Thuân, un saint homme de Dieu qui a connu les prisons communistes. Le texte m’a été remis par Mgr Giampaolo Crepaldi, alors secrétaire du Conseil Justice et Paix et ancien collaborateur du cardinal.

ÉVEQUE de Nha Trang, archevêque coadjuteur de Saigon, de famille princière, François-Xavier Nguyen Van Thuân fut détenu treize années dans les prisons communistes du Vietnam avant d’être exilé à Rome. Nommé président du Conseil pontifical Justice et Paix par Jean Paul II, il est mort en 2002. Le pape François vient d’autoriser la reconnaissance de ses vertus héroïques, ouvrant la voie à une possible béatification. Continuer la lecture de « Béatitudes de l’homme politique »

Le vote enseignant : de plus en plus à gauche… contre la gauche

Source IFOP, SOS-Education | À gauche, quoiqu’il arrive. Traditionnellement acquis à la gauche, le milieu enseignant (945 000 personnes en 2016) a rejeté le candidat PS Benoît Hamon et la réforme Vallaud-Belkacem mais soutenu Emmanuel Macron (38%) et Jean-Luc Mélenchon (23%). Seulement 15% des enseignants de France votent à droite : l’école de la République est-elle libre ?

UN SONDAGE Ifop pour SOS-Education s’est intéressé au positionnement des enseignants vis-à-vis des principales propositions des candidats. L’étude, qui porte sur les intentions de vote, montre que le corps enseignant français demeure un monobloc de gauche dominant, malgré ses divisions internes. Continuer la lecture de « Le vote enseignant : de plus en plus à gauche… contre la gauche »