L’Etat, le peuple et l’orthographe

A propos de la réforme de l’orthographe, abusivement attribuée à l’Académie, signe de la démesure politique.

L’obstination mise à casser l’orthographe ne tient pas seulement à la volonté de la rendre facile, au prétexte que le principe exigeant de la « règle » serait la marque d’une société coincée et inégalitaire. Il s’agit de casser ce qui se transmet, ce qui se reçoit. De montrer que rien ne résiste au pouvoir de l’Etat. L’orthographe ne doit plus apparaître (avec un î) comme un donné objectif, commun, « métapolitique ». Elle doit se pratiquer à l’instinct, et à l’instinct obligatoire : le ministère de l’Education nationale – qui se réfugie abusivement derrière l’Académie – est en train d’inventer l’orthographe animale. Continuer la lecture de « L’Etat, le peuple et l’orthographe »

Les principes non-négociables du pape François

Réponse à Isabelle de Gaulmyn (La Croix) sur les « principes non-négociables ».

Sur son blog, la journaliste de La Croix Isabelle de Gaulmyn revient sur la manifestation monstre du Family Day romain (1 à 2 millions de personnes !) en croyant comprendre que le pape François a mis fin à l’approche politique des papes Jean-Paul II et Benoît XVI, fondée sur les principes « non-négociables ». Avec le pape François, « on ne construit plus des murs », on dialogue, on fait des compromis… Continuer la lecture de « Les principes non-négociables du pape François »

Euthanasie : ce qui va se passer

Le texte adopté en commission mixte paritaire sur la proposition Claeys-Leonetti le 21 janvier instaure un « droit de dormir avant de mourir ». Qu’en termes policés ces choses-là sont dites : ne dites plus « euthanasiez » ou « aidez au suicide », mais « endormez définitivement » ; ne dites plus « j’ai le droit de donner la mort », mais « j’ai l’obligation de soulager la souffrance », selon les mots mêmes de Jean Leonetti (Figaro, 21/01). Tugdual Derville dénonce le « flou dangereux de ce consensus au forceps » et il a raison. Continuer la lecture de « Euthanasie : ce qui va se passer »

Syrie : le camp du bien a menti

Les attaques au gaz contre les civils, qui ont failli déclencher une guerre mondiale, n’étaient pas dus au coupable désigné.

EN JANVIER 2014, des experts du MIT (Massachusetts Institute of Technology) avaient démenti que l’attaque à l’arme chimique de Ghuta un an plus tôt dans la banlieue de Damas ait été perpétrée par l’armée syrienne. Ce massacre était à l’origine des appels à la guerre de François Hollande. Dieu merci, les Américains n’étaient pas chauds, malgré leur rôle dans la propagande anti-Assad. Continuer la lecture de « Syrie : le camp du bien a menti »

Les chantiers de jeunesse de François Hollande

L’embrigadement de la jeunesse à la mode socialiste.

FH-TVL’annonce faite par François Hollande lors de ses vœux « à la jeunesse et aux forces de l’engagement (sic) » à la Maison de la Propagande (pardon, de la Radio) le 11 janvier fait frémir. En deux mots, il s’agit de la programmation du suivi socialo-républicain des jeunes Français. Pour être diplômé, il faudra passer par les chantiers de la République. Laval l’avait rêvé, Hollande l’a fait. Continuer la lecture de « Les chantiers de jeunesse de François Hollande »

L’école catholique est-elle malade de la transmission ?

Des enseignants expliquent la racine de la différence entre les projets pédagogiques de l’Éducation nationale depuis des décennies et la sagesse chrétienne de la transmission dans l’enseignement.

LE SOUTIEN apporté par le Secrétariat général de l’Enseignement catholique et de l’APEL nationale à la réforme du collège a heurté de nombreux établissements scolaires catholiques. Ce sont aussi bien des chefs d’établissement, des enseignants (80% d’entre eux sont contre) que des parents qui ont manifesté leur mécontentement.  Continuer la lecture de « L’école catholique est-elle malade de la transmission ? »

Laudato si’, une encyclique antimoderne

Le concert de louanges qui a accueilli la publication de Laudato si’ ne doit pas faire illusion. Il y a un profond malentendu entre le sens réel de l’encyclique et ce qu’ont bien voulu en retenir les commentateurs, y compris les plus fameux, de Manuel Valls à Nicolas Hulot.

L’ACCUEIL POSITIF qui a été fait de Laudato Si’ est un motif de réjouissance, et il n’est pas inconvenant de penser que le pape l’a recherché. C’est toute sa pédagogie. Les incompréhensions sur ce texte étaient inévitables, mais si elles demeurent, c’est aux catholiques de les lever, et de s’appuyer sur cet accueil favorable pour faire progresser le lecteur et le monde attentif à la parole de l’Église vers ce qu’elle veut dire réellement. Continuer la lecture de « Laudato si’, une encyclique antimoderne »

Vieillir, une vocation

À propos de Liberté politique, « Vieillir une vocation ».

« ET SI LA VIEILLESSE était l’avenir et le salut du monde ? » s’interroge le philosophe Robert Redeker dans un essai récent (Bienheureuse vieillesse, Éditions du Rocher). C’est la question que la revue Liberté politique se pose avec l’Observatoire socio-politique du diocèse de Fréjus-Toulon qui a lancé cette réflexion collective. Continuer la lecture de « Vieillir, une vocation »

Pape François : « Comment le chrétien doit se mêler de politique »

Faire le bien en osant prendre le risque de « se salir les mains ». Le pape François encourage les chrétiens à faire de la politique.

Document | Recevant le 30 avril 2015 les membres des Communautés de vie chrétienne italiennes (CVX) et de la Ligue missionnaire des étudiants italiens, un mouvement de spiritualité ignatienne et mariale, le pape François a mis de côté son discours pour répondre à des questions sur le rapport entre la foi, l’appartenance à l’Église et l’engagement au service du bien commun. Son message est direct : le chrétien a le devoir de s’impliquer en politique, non dans le cadre d’un « parti catholique », mais en s’impliquant concrètement pour faire le bien, « dans de petites choses », en acceptant le « martyre quotidien » de l’imperfection, mais en refusant le fatalisme de la culture du déchet.  Voici ses propos, rapportés par Aleteia. Continuer la lecture de « Pape François : « Comment le chrétien doit se mêler de politique » »

Moi ou le chaos, l’esprit de parti

La logique mortifère de l’esprit de parti.

La droite la plus bête du monde a encore frappé. L’élection partielle de la 4e circonscription du Doubs a vu la victoire au deuxième tour du candidat socialiste contre le candidat du Front national. L’homme de l’UMP, un protégé d’Alain Juppé, a été éliminé piteusement après avoir déclaré qu’il voterait socialiste au second tour. Les électeurs ont préféré l’original à la copie. Continuer la lecture de « Moi ou le chaos, l’esprit de parti »