L’indécision souveraine des égarés, prélude aux brusques effondrements

À propos des ravages de l’indécision, dans une société immature qui a fait du doute une vertu.

LES TEMPS PRESENTS sont marqués par un contraste saisissant entre la foudroyante accélération technologique et la paralysie des décideurs. Comment l’expliquer ? Certains auteurs suggèrent que ce phénomène pourrait être lié à la prolongation infinie de l’adolescence – temps par excellence de l’indécision. D’autres le rapprochent du phénomène d’auto-victimisation qui dé-saisit l’individu de son propre destin. Des études quantitatives lient l’indécision à un seuil de paralysie et notent que ce phénomène est à la fois contagieux et cumulatif. Continuer la lecture de « L’indécision souveraine des égarés, prélude aux brusques effondrements »

Décadence et conversion : le moment catholique

À propos de Jean-Luc Marion et de sa Brève apologie pour un moment catholique (Grasset). Comment la sortie de la décadence française est entre les mains des catholiques.

CE N’EST PAS DE CRISE qu’il faut qualifier le marasme où s’enlise la société française mais de décadence, dit Jean-Luc Marion. Car tel est le nom d’une crise qui, par manque de résolution, de volonté donc, ne trouve pas de solution. Or en analysant les termes de cette décadence, il apparaît que la clé de la décision de « sortie de crise » est entre les mains des catholiques. Et quels sont donc ces termes ? Continuer la lecture de « Décadence et conversion : le moment catholique »

Pourquoi le bien commun se définit… avec prudence

Précieux travail que ce recueil d’études sur le bien commun proposé par la Société internationale de philosophie réaliste.

BCommunLe bien commun, aujourd’hui ? Un concept fourre-tout qui sert volontiers de slogan aux ambitions politiques les plus honorables, mais aussi les plus fantaisistes. L’opinion le confond avec l’« intérêt général », compris comme la somme des intérêts particuliers. Dans la société moderne, régie par le « contrat » qui régule les tensions entre les rapports de force, le bien commun devient le plus petit dénominateur commun. Or le compromis auquel il donne lieu, fait remarquer Pascal Jacob, « va logiquement se traduire par la satisfaction du plus grand nombre ou tyrannie de la majorité ». Continuer la lecture de « Pourquoi le bien commun se définit… avec prudence »

Les fondements de l’État de droit
libéral

Discours du pape Benoît XVI devant le Bundestag, Berlin, 22 septembre 2011. La politique est un engagement à mettre en œuvre la justice et les conditions de la paix. Mais comment reconnaît-on ce qui est juste ? Les fondements du droit dans les sociétés européennes ne sont plus reconnus de manière évidente, depuis que la nature et la raison ne font plus référence.

C’EST POUR MOI UN HONNEUR et une joie de parler devant cette Chambre haute – devant le Parlement de ma patrie allemande, qui se réunit ici comme représentation du peuple, élue démocratiquement, pour travailler pour le bien de la République fédérale d’Allemagne. Je voudrais remercier Monsieur le Président du Bundestag pour son invitation à tenir ce discours, ainsi que pour les aimables paroles de bienvenue et d’appréciation avec lesquelles il m’a accueilli. En cette heure, je m’adresse à vous, Mesdames et Messieurs – certainement aussi comme compatriote qui se sait lié pour toute la vie à ses origines et suit avec intérêt le devenir de la Patrie allemande. Continuer la lecture de « Les fondements de l’État de droit
libéral »