Pourquoi personne ne croit à l’attaque chimique de Bachar-el-Assad ?

L’écrasante majorité des États membres de l’Organisation pour l´Interdiction des armes chimiques ne suit pas la thèse franco-américaine sur l’attaque chimique de Bachar-el-Assad.

L’ACCUSATION des Occidentaux à l’encontre du gouvernement syrien d’avoir opéré une attaque chimique à la Douma (quartier de Damas), le 7 avril dernier a été le motif de la campagne de bombardements de la Syrie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France du 14 avril, avant même que les inspecteurs de l’OIAC (Organisation pour l´Interdiction des armes chimiques) soient arrivés sur place.

La Russie, alliée de la Syrie, a présenté le 26 avril au siège de l’OIAC des témoins assurant que la soi-disant attaque était un montage.

Cette présentation a été violemment récusée, à l’initiative des trois pays précités, par 17 États membres dans un communiqué conjoint.

Le plus remarquable dans cette affaire, ce n’est pas la véhémence du communiqué, qui n’est dépassée que par celle du représentant de la France, laquelle passe les limites de la décence et bafoue les usages diplomatiques.

Le plus remarquable, c’est que sur 192 États membres de cette organisation, seuls 14 aient suivi le trio des justiciers autoproclamés.

Ont signé, les grands pays de l’OTAN qui ne pouvaient pas se désolidariser des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France sans risquer l’incident diplomatique : Allemagne, Italie, ainsi que le Canada et l’Australie (mais pas la Nouvelle Zélande), le Danemark, l’Islande, les Pays-Bas (mais ni la Belgique, ni la Suède), ainsi que les pays antirusses de l’Europe d’Est : Pologne, États baltes, Bulgarie, Tchéquie, Slovaquie, mais ni la Hongrie ni la Roumanie.

Absents de marque

Autres absents de marque en Europe : l’Espagne, le Portugal, la Grèce, l’Autriche.

Aucun pays d’Asie, aucun pays d’Amérique latine.

Israël qui aurait sûrement signé ne fait pas partie de l’organisation.

C’est en définitive bien peu. Cela signifie que la version occidentale n’est acceptée que par les gouvernements occidentaux et encore pas tous.

Aux États-Unis et au Royaume-Uni, la puissance des médias pro-OTAN fait que la majorité de l’opinion semble croire à la thèse officielle.

En France (et sans doute en Allemagne et en Italie), les contacts quotidiens nous montrent qu’une grande partie de la population, au moins la mieux informée, reste sceptique.

Si on rapporte les pays signataires à la population mondiale, ils n’en représentent qu’environ 10 % : les auteurs des représailles peuvent ainsi difficilement prétendre qu’ils représentent la communauté internationale.

Il est à craindre que si ce genre d’opérations se répétait, elle n’achève d’ôter toute crédibilité aux Occidentaux tout en exaspérant la haine à leur égard.

 

 

 

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