Au Congo de Kabila, on réprime bien les catholiques

EN RD-Congo, l’Église catholique s’engage ouvertement dans la dissidence politique. Ce dimanche 21 janvier, un collectif catholique appelait à une grande manifestation contre le régime de Joseph Kabila. Bilan : six morts, 250 arrestations.

LA MARCHE de protestation pacifique lancée ce dimanche 21 janvier par un collectif d’intellectuels catholiques contre le maintien au pouvoir du président Kabila a été sévèrement réprimée. Au moins six personnes ont été tuées. Selon un porte-parole de la Mission des Nations-unies au Congo (Monusco), au moins une cinquantaine de personnes ont été blessées dans les affrontements. Continuer la lecture de « Au Congo de Kabila, on réprime bien les catholiques »

RD-Congo : « L’Église catholique
engage le bras de fer avec le pouvoir »

EN RD-Congo, l’Église catholique a pris la tête de l’opposition au régime de Joseph Kabila. Ce dimanche 21 janvier, un collectif catholique appelle à une grande manifestation contre la dictature. J’ai interrogé pour Aleteia le journaliste Laurent Larcher, qui couvre l’Afrique au service Monde du quotidien La Croix, sur la situation. Il explique pourquoi l’Église s’engage ouvertement dans la dissidence politique.

La République démocratique du Congo (RD-Congo) s’enfonce dans la crise. Des massacres ont été signalés au centre du pays. À Kinshasa, les manifestations contre le gouvernement s’enchaînent sans discontinuer mais sont violemment réprimées. Les catholiques se sont imposés comme le fer de lance de l’opposition au régime, avec le soutien de Rome et des puissances occidentales : que demande l’Église au gouvernement congolais ?

Laurent Larcher. L’Église demande l’application de l’accord que le gouvernement a signé, sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale congolaise (Cenco), avec l’opposition, le 31 décembre 2016. Le gouvernement s’était engagé à mettre en place une transition politique, en attendant l’organisation d’élections présidentielles, législatives et communales d’ici à la fin de 2017. Un an plus tard, rien n’a été fait. Continuer la lecture de « RD-Congo : « L’Église catholique
engage le bras de fer avec le pouvoir » »

Message du pape pour la Journée du migrant et du réfugié : quelques clés de lecture

Mon interview dans Il est vivant sur le message du pape pour la Journée du migrant et du réfugié. « La sécurité d’une nation ne peut se faire sur le dos des plus faibles, nationaux en situation précaire ou migrants, d’où qu’ils viennent. »

Il est vivant. — Dans son message pour la journée mondiale du migrant et du réfugié 2018, rendu public le 21 août, le pape François a écrit : « Le principe de centralité de la personne humaine nous oblige à toujours faire passer la sécurité personnelle avant la sécurité nationale. » Dans un contexte de grande insécurité en Europe, cette phrase n’a pas toujours été bien accueillie. Qu’a-t-il voulu dire ?

Philippe de Saint-Germain. — Dans ce passage, il est évident que François n’a pas voulu opposer la sécurité des nationaux à celle des migrants. Il ne prétend pas non plus que les États doivent sacrifier leur sécurité à l’accueil des étrangers. La sécurité d’une nation ne peut se faire sur le dos de la sécurité des plus faibles, quels qu’ils soient : nationaux en situation précaire, migrants d’où qu’ils viennent, malades en fin de vie ou fœtus dans le ventre de leur mère. Sur tous ces points, la doctrine de l’Église est cohérente et ne peut varier. De même et c’est du bon sens, la sécurité des plus faibles ne peut se faire sur le désordre, l’anarchie et l’ébranlement de l’identité nationale. Continuer la lecture de « Message du pape pour la Journée du migrant et du réfugié : quelques clés de lecture »

Fr. Olivier-Thomas Venard :
« Le salut apporté par Jésus
n’est d’aucun parti »

Le soir du 24 décembre, France 2 a tenté en quelques minutes une fresque « politique » de la vie de Jésus. « De quel parti était le Messie ? » Interrogé par la chaîne française, le frère Olivier-Thomas Venard, professeur de Nouveau Testament et vice-directeur de l’École biblique de Jérusalem, a recadré le sujet. « Jésus ne fait pas de politique mais il est le seul à faire de la politique. » Mon interview du dominicain, pour Aleteia.

Aleteia. —Jésus était-il un révolutionnaire ? Un agitateur ?

Fr. Olivier-Thomas Venard. — Si un révolutionnaire est quelqu’un qui use de violence, non, ce ne fut pas le cas de Jésus, à la différence d’autres Judéens ou Galiléens de son époque ou des « zélotes » qui luttèrent contre l’occupation romaine, dans la génération qui le suivit. Cependant, le fait est que Jésus fut mis à mort comme un agitateur, avec sur son poteau d’exécution ce panneau d’accusation si énigmatique : « INRI — Jésus de Nazareth roi des Juifs. » Pour les Romains en charge du maintien de l’ordre en Judée, en même temps que d’une moquerie anti-juive, il s’agit clairement un motif politique. Et de fait, à sa manière, Jésus renverse l’ordre établi et peut être décrit comme révolutionnaire. Continuer la lecture de « Fr. Olivier-Thomas Venard :
« Le salut apporté par Jésus
n’est d’aucun parti » »

Comment naquirent les crèches
familiales ?

Paradoxe de l’histoire : c’est à la République qu’on doit l’expansion des crèches dans les foyers français.

LA TRADITION attribue à saint François d’Assise la première crèche de Noël. Mais l’histoire de la crèche s’inscrit d’abord dans l’histoire de la représentation de la Nativité. Continuer la lecture de « Comment naquirent les crèches
familiales ? »

Pape François : « Il nous faut réhabiliter la dignité de la politique »

Le pape dit sa déception face à « l’insignifiance » des catholiques en politique en Amérique latine, faute de « cohérence » mais aussi de soutien des pasteurs, enfermés dans leur « cléricalisme ».

Dans un message vidéo adressé à des laïcs exerçant des responsabilités politiques réunis en congrès à Bogota (Colombie), le pape François a encouragé les catholiques à assumer pleinement leurs engagements. Dans son style habituel, direct et concret mais sans concession, il les invite à sortir des sacristies pour servir le bien commun. Leur mission ? Rétablir la dignité de la politique, en donnant l’exemple de la patience et de la compétence. Voici ma traduction du texte intégral de son intervention, publiée par « Aleteia« .

« DEPUIS LE PAPE PIE XII jusqu’à aujourd’hui, les papes successifs ont toujours fait référence à la politique comme “la plus haute forme de charité”. La formule pourrait également se traduire comme le service inestimable du dévouement au bien commun de la société. Continuer la lecture de « Pape François : « Il nous faut réhabiliter la dignité de la politique » »

L’empreinte que le cardinal Vingt-Trois laissera à Paris

Le cardinal André Vingt-Trois a remis au pape François sa lettre de renonciation le 7 novembre dernier. Une messe d’action de grâce pour les douze ans de son épiscopat au service de l’Église à Paris sera célébrée le 16 décembre à la cathédrale Notre-Dame. Son successeur sera Mgr Michel Aupetit, qui fut son vicaire général avant d’être évêque de Nanterre.

ORDONNE PRETRE en 1969, André Vingt-Trois est un Parisien pur souche. Né en 1942, il entre à vingt ans au séminaire St-Sulpice d’Issy-les-Moulineaux. Sa première nomination le conduit à la paroisse Ste-Jeanne-de-Chantal où il trouve comme curé le père Jean-Marie Lustiger : une rencontre décisive qui marquera son parcours de prêtre, de professeur et d’évêque. Les deux hommes ne se quitteront pratiquement plus. Continuer la lecture de « L’empreinte que le cardinal Vingt-Trois laissera à Paris »

« Notre Père » :
la prière dans la tentation

La nouvelle traduction du Notre Père, qui entre en vigueur ce premier dimanche de l’Avent, a donné lieu à beaucoup de commentaires sur la « soumission », mais fort peu sur la « tentation ». Qu’est-ce que la tentation ? Pourquoi Dieu l’a-t-il permise ? Méditation sur ce mystère de la condition humaine, avec Jorge Mario Bergoglio, le futur pape François.

LA TRADUCTION du nouveau Notre Père n’a pas raté son entrée. Entre les débats avertis et les polémiques incongrues, la prière enseignée par Jésus a pris un vrai coup de jeune. Il faudra tout de même s’habituer. À partir de ce premier dimanche de l’Avent (3 décembre 2017), nous ne dirons plus « Ne nous soumets pas à la tentation » mais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Continuer la lecture de « « Notre Père » :
la prière dans la tentation »

Mère Myriam de Cognac, au centre de l’Étoile

En mémoire de Mère Myriam de la Trinité, prieure du carmel de Cognac.

UNE GRANDE FIGURE de l’Église de France s’en est allée. Derrière ses grilles, Mère Myriam de la Trinité, prieure du Carmel de Cognac, veillait sur des milliers de destins. , âmes d’élites ou cabossés de la vie, tous membres d’un invraisemblable réseau de libertés singulières voulues pour laisser leurs traces au service de l’Église, de la France ou plus simplement du quotidien, dans la pauvreté de leur condition. Mère Myriam était au centre de l’Étoile. Elle ne demandait rien mais savait tout, partageait la vie de tous jusque dans ses détails les plus humbles, avec une céleste humanité. Du fond de son cloître, grâce à ses multiples fils et filles spirituels, elle n’ignorait rien de la vie de l’Église et du monde. Continuer la lecture de « Mère Myriam de Cognac, au centre de l’Étoile »

Le cimetière gardera la croix de son portail

Dans ce petit village du Poitou, les habitants ont obtenu de la justice le maintien de la croix du portail de leur cimetière : par chance, elle était née avant 1905. Depuis la loi de séparation, les croix n’ont plus le droit de naître.

LA CROIX dans l’espace public fait encore parler d’elle. Il s’agit cette fois du cimetière du village de Prinçay (Vienne), dont le portail surmonté d’une croix est jugé contraire à la laïcité par un retraité de Périgueux (Dordogne). En 2014, Philippe Bonn avait saisi le tribunal administratif de Poitiers au nom de la mémoire de son père, « déiste et républicain convaincu », inhumé dans le cimetière. Continuer la lecture de « Le cimetière gardera la croix de son portail »