Débaptisons les promotions de l’ENA

L’administration débaptise la promotion 2016-2019 « Général Loustaunau-Lacau » de l’ESM de St-Cyr. Héros des deux guerres mondiales, résistant, déporté à Mauthausen et député à l’Assemblée nationale dans les années 1950, Georges Loustaunau-Lacau est accusé d’avoir tenu des propos antisémites dans les années trente. À quand la dépabtisation des promotions de l’ENA, comme celle de la Voltaire ou de la Robespierre ?

QUELQUES énarques oisifs s’occupent en ce moment à lancer des injonctions à l’Armée de terre. Faute de pouvoir débaptiser la France, ils se piquent de vouloir débaptiser une promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Mais à quelle belle promotion appartiennent-ils eux-mêmes ? S’agit-il de la promotion Saint-Just (1963) ou bien Robespierre (1970) [sans parler de la Voltaire (1979) [1]] ?

Laissons Hippolyte Taine nous brosser le portrait de chacun de ces deux monstres.

Saint-Just : un voleur à l’outrance continue

Voici pour le premier : « Saint-Just, sorte de Sylla précoce, qui, à vingt-cinq ans, nouveau venu, sort tout de suite des rangs et à force d’atrocité se fait sa place. Six ans auparavant, il a débuté dans la vie par le vol domestique : en visite chez sa mère, il est parti de nuit, emportant l’argenterie et des bijoux qu’il est venu manger dans un hôtel garni, rue Fromenteau, au centre de la prostitution parisienne  ; là-dessus, à la demande des siens, on l’a enfermé six mois dans une sorte de maison d’arrêt. De retour au logis, il a occupé ses loisirs à composer un poème ordurier d’après la Pucelle ; puis, par une contraction furieuse qui ressemble à un spasme, il s’est lancé, la tête en avant, dans la révolution. « Un sang calciné par l’étude », un orgueil colossal, une conscience hors des gonds, une imagination emphatique, sombre, hantée par les souvenirs sanglants de Rome et de Sparte, une intelligence faussée et tordue jusqu’à se trouver à l’aise dans l’habitude du paradoxe énorme, du sophisme effronté et du mensonge meurtrier, tous ces ingrédients dangereux, amalgamés, dans la fournaise de l’ambition refoulée et concentrée, ont bouillonné en lui longtemps et silencieusement, pour aboutir à l’outrance continue, à l’insensibilité voulue, à la raideur automatique, à la politique sommaire de l’utopiste dictateur et exterminateur. »

Robespierre, la hyène parfumée

Voici maintenant pour Robespierre, la hyène parfumée : « D’un bout à l’autre de la Révolution, Robespierre sera toujours, aux yeux de Robespierre, l’unique, le seul pur, l’infaillible, l’impeccable ; jamais homme n’a tenu si droit et si constamment sous son nez l’encensoir qu’il bourrait de ses propres louanges. — À ce degré, l’orgueil peut boire la théorie jusqu’au fond, si répugnante qu’en soit la lie, si mortels qu’en soient les effets sur ceux-là mêmes qui en bravent la nausée pour en avaler le poison. Car, puisqu’il est la vertu, on ne peut lui résister sans crime. Interprétée par lui, la théorie divise les Français en deux groupes : d’un côté, les aristocrates, les fanatiques, les égoïstes, les hommes corrompus, bref, les mauvais citoyens ; de l’autre côté les patriotes, les philosophes, les hommes vertueux, c’est-à-dire les gens de la secte. »

Est-ce au nom de ces maîtres dans l’horreur, que de jeunes incultes viennent nous faire la leçon ?

 

Hippolyte Taine, Les Origines de la France contemporaine, La Révolution II, Paris, Hachette, 1879, p. 421.

[1]  De Voltaire – la promotion de François Hollande et de Ségolène Royal, à propos des juifs : « Leur souverain bonheur est d’exercer l’usure avec les étrangers ; et cet esprit d’usure, principe de toute lâcheté, est tellement enracinée dans leurs coeurs, que c’est l’objet continuel des figures qu’ils emploient dans l’espèce d’éloquence qui leur est propre. » Ou encore : « La plupart des Nègres, tous les Cafres, sont plongés dans la même stupidité, et y croupiront longtemps » (in Essai sur les mœurs et l’Esprit des Nations).

1 réflexion sur « Débaptisons les promotions de l’ENA »

  1. Une attaque en règle mesquine et œuvre d’ayatollahs du politiquement correct. Encore une belle figure exemplaire par son engagement patriote abîmée par la méchanceté et la bêtise ( cela va souvent de pair) de jeunes élites qui n’ont d’autres faits d’armes à mettre en exergue que la réussite d’un concours difficile.
    Les jeunes énarques feraient mieux de dépenser leur énergie à régler les difficultés de nos concitoyens ce qu’ils n’arrivent pas à faire depuis la création de leur école.
    A quand une promotion « Maurice Thorez » à l’ENA défenseur du pacte germano soviétique de 1939, déserteur de l’armée française en plein conflit ayant lancé un appel au sabotage de La Défense nationale ?

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