PROFESSEUR DE THEOLOGIE, Michel Deneken enseigne à l’université de Strasbourg depuis 1989. Il a été élu en décembre 2016 par le conseil d’administration pour un mandat de quatre ans à la présidence de l’Université de Strasbourg. Mais cela ne plaît pas à tout le monde.
Avant même son élection, le syndicat de gauche Snesup-FSU avait vu dans son éventuelle nomination une « entorse au principe républicain de la neutralité des services publics » (Le Monde, 13 décembre 2012).
Une objection repoussée à l’époque par l’intéressé : « Les engagements et les convictions existent chez chacun, mais l’université est le lieu où ces appartenances n’interviennent pas dans le travail d’enseignement et de recherche, dans le respect de la loi républicaine et des règles de déontologie et d’éthique. »
Élu par ses pairs
Les professeurs de l’université avaient tranché sans ambiguïté : l’enseignant-chercheur avait été largement élu au premier tour de scrutin par 26 voix contre neuf à son opposante, et une abstention. Le prêtre n’avait-il pas été vice-président chargé des finances et de la formation depuis huit ans, puis président par intérim sans que cela ait jamais posé de problème ?
Mais ses opposants n’ont pas désarmé. Le Snesup-FSU a attaqué son élection devant le tribunal administratif, au motif que la laïcité interdisait de cumuler le statut de ministre du culte et la fonction de président d’Université. Depuis, le syndicat mène campagne contre Michel Deneken au motif qu’il « persiste à mêler étroitement ses fonctions de président d’université aux missions pastorales ».
Dans un communiqué cosigné le 9 décembre par quatre autres organisations, les syndicats demandent à la rectrice de l’académie et au ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche de « prendre toutes les mesures utiles au strict respect des principes de neutralité et de laïcité à l’Université de Strasbourg ».
Confirmé par les juges
Il est notamment reproché au prêtre… de présider des messes dont l’annonce mentionne sa fonction de président de l’Université de Strasbourg. Dans un souci d’apaisement, Michel Deneken a renoncé à une célébration prévue ce 9 décembre, mais il est choqué par cette campagne « à vomir ». « J’ai le droit de célébrer où je veux quand je veux, déclare-t-il aux Dernières nouvelles d’Alsace. C’est une atteinte à ma liberté de citoyen. J’aimerais que le rectorat se prononce et me soutienne. »
En attendant, le tribunal administratif de Strasbourg s’est prononcé ce 14 décembre en rejetant le recours du Snesup-FSU, validant de ce fait l’élection du président de l’université. Pour être élu président, la règle prévoit simplement que les candidats doivent faire partie du personnel enseignant ou associé à l’université. Ce qui est bien le cas de Michel Deneken.
Publié par Aleteia.