Le futur chancelier, le très jeune Sebastian Kurz (31 ans), annonce l’ouverture de négociations avec le FPÖ, classé à l’extrême-droite selon les standards médiatiques, pour constituer le nouveau gouvernement. Cela provoque l’indignation dans les capitales européennes. Faut-il s’attendre à un bouleversement politique régional ?
Jean Sévillia. — Les Autrichiens n’ont pas une approche idéologique de la politique comme les Français qui projettent volontiers leurs schémas hexagonaux sur une réalité totalement différente. À Vienne, les coalitions gouvernementales se négocient sur des programmes, de manière purement pragmatique, aussi bien entre conservateurs et sociaux-démocrates qu’entre sociaux-démocrates et populistes de droite. Kurz ne fait que proposer la reconduction de l’alliance conservateurs-nationaux populistes qui a gouverné l’Autriche entre 2000 et 2007. À l’époque, cette alliance avait soulevé un tollé en Europe. Jacques Chirac avait appelé à des sanctions européennes… qui ont été levées après six mois quand il a bien fallu s’apercevoir que l’Autriche restait un État de droit où les institutions démocratiques continuaient de fonctionner ! Continuer la lecture de « Jean Sévillia : « L’Autriche va changer la donne en Europe » »