Climat : oser le débat entre chrétiens

A propos de Stanislas de Larminat, Climat : et si la vérité (nous) rendait libre ? (Terra Mare).

climat-uneINGENIEUR agronome, Stanislas de Larminat fait partie de ces rares écologistes qui savent de quoi ils parlent quand ils font… de l’écologie. Titulaire d’un troisième cycle de bioéthique, il a suivi la formation des responsables délivrée par le collège des Bernardins pour les laïcs catholiques au service des diocèses, il maîtrise donc aussi les contours du défi écologique porté par l’Église à la suite de Laudato si’. C’est d’ailleurs à quoi il consacre une grande partie de ses travaux, comme en témoignent ses précédents essais publiés aux éditions Salvator : Les Contrevérités de l’écologisme (2011) et L’écologie chrétienne n’est pas ce que vous croyez (2014).

Dans Climat, il soulève la question qui divise l’opinion, mais aussi les chrétiens eux-mêmes : la responsabilité humaine du réchauffement climatique. Sous ses aspects techniques et scientifiques qui, par définition, en dépit du consensus officiel, comportent une marge d’incertitude comme toutes les théories, le chrétien ne peut pas en effet appréhender le problème sans inscrire sa réflexion sous l’éclairage de la théologie de la création. Mais s’agissant d’une question purement contingente, l’honnêteté du débat est la condition sine qua non de la discussion, sans se laisser impressionner par l’argument d’autorité — le fameux consensus — qui ne laisse pas d’entretenir des zones d’ombre, utilisées à dessein pour justifier des dépenses considérables aux effets indiscernables sur la hausse des températures, comme le fait remarquer le cardinal Pell dans sa préface.

Dans son livre, Stanislas de Larminat rend publiques les minutes d’un débat qui s’est déroulé entre janvier et mars 2015 sous l’égide du Groupe de travail Écologie et environnement de la Conférence des évêques de France.

L’objectif de ce débat était de confronter les tenants des thèses géocentriques (cause humaine), avec des représentants du GIEC, et héliocentriques (cause solaire) du réchauffement climatique. Il s’agissait moins d’opposer deux thèses que de montrer que le débat n’est pas clos. Pour des raisons inconnues, ce débat n’a pas été publié comme Pax Christi France s’y était engagé. D’où le choix d’en proposer une version provisoire à la fois pour rendre hommage au travail des membres de la commission, et répondre à l’appel de l’Église qui invite au dialogue honnête entre scientifiques, avec la liberté propre aux laïcs.

Pour la première fois dans une instance d’Église, le débat incluait l’approche de la systémique, qui offre une méthodologie rigoureuse pour établir les relations de cause à effet entre les systèmes dynamiques.
Inutile de le cacher : ce débat est très technique. Mais il est honnête. Au lecteur de juger si le débat conclut dans un sens ou dans un autre, mais à l’évidence il redistribue les cartes.

 

 

STANISLAS DE LARMINAT
Climat : et si la vérité (nous) rendait libre ?
Préface du cardinal Pell
TerraMare, 2016, 153 p., 18 €

 

 

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